À propos de Clair-obscur
Ouest-France
Maine-et-Loire. À 21 ans, le musicien virtuose compose un album pour « échapper au confinement »
Le Chemillois Guillaume Bodin, professeur de musique dans deux collèges angevins et chercheur en musicologie a profité du second confinement pour réaliser Clair-obscur, son premier album de musique classique.
« Je ne dors pas beaucoup ces jours-ci » , confie dans un sourire Guillaume Bodin. Le musicien est un jeune homme occupé. À tout juste 21 ans, il a déjà en poche une licence de musicologie obtenue à l’université de Tours (Indre-et-Loire) et s’est lancé dans un master de recherche. « En parallèle, je donne aussi des cours d'éducation musicale dans deux collèges d’Angers : Saint-Augustin et l’Immaculée Conception , indique-t-il. Je suis presque à temps plein. » Il trouve même le temps d’être chef de chœur de deux chorales à Tours.
« La nuit, j’écris beaucoup »
Quand il n’est pas à l’école - sur ses bancs ou au tableau - le musicien compose. « La nuit, j’écris beaucoup, je note. Parfois j’oublie et je reprends plus tard » , confie-t-il. Le premier confinement avait déjà bouleversé son calendrier et celui de son orchestre symphonique, Musi’Echo de Tours. Après l’annulation de leurs concerts prévus fin mars, ils se sont rattrapés sur la plateforme YouTube, où ils ont enregistré leur performance.
La musique pour évasion
Le second confinement n’a pas été plus clément. « J’avais composé une pièce pour orchestre à cordes, orgue et chœur qui devait être jouée en décembre, dans une église, mais cela a été annulé , explique-t-il. J’étais forcément un peu déçu, donc j’ai cherché un moyen de m’évader. »
Guillaume Bodin a alors composé son tout premier album, baptisé Clair-obscur. Huit titres « calmes, oscillant entre classique et minimalisme » , qu’il a composés chez lui, à Chemillé-en-Anjou. Avec les moyens du bord, le musicien a réalisé une œuvre pour « échapper au confinement ».
Le violon à cinq ans
La musique pour se faire la belle. Guillaume Bodin est tombé dedans quand il avait cinq ans. Dans son école maternelle à Chemillé, il découvre le violon et ne l’a plus jamais lâché. « Pourtant, je ne viens pas d’une famille de musiciens » , lance-t-il. Après le violon il découvre le piano, la batterie, le saxophone, la guitare. « La musique permet de s’échapper et elle permet de faire s’épanouir la créativité, la rigueur aussi » , raconte-t-il.
Ce premier album à peine sorti, Guillaume Bodin retourne à ses études et à l’enseignement, une véritable vocation. « J’ai toujours voulu être professeur au collège, souligne-t-il. Je vais continuer mon master et si j’en ai les capacités, un doctorat, pourquoi pas » , précise le musicien.
En attendant, il compose jour et nuit et son répertoire ne s’arrête pas à la musique classique. Il sera en concert avant Noël à Clisson (Loire-Atlantique) et se glissera dans la peau d’un pianiste de jazz. « J’aime tous les genres, insiste-t-il. Je fais un peu de tout : du rock, de la pop, du classique, du jazz. Il n’y a que la musique électronique à laquelle je ne me suis pas essayé encore mais j’ai tout le matériel pour, donc ça viendra. L’idée de rapprocher classique et électronique m’a toujours beaucoup plu. » Au prochain confinement peut-être ?
Le premier album de Guillaume Bodin, Clair-obscur, est disponible sur les plateformes YouTube, et Spotify.
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Ouest-France, Marion Auvray, publié le 14 Décembre 2020